J’ai eu, c’est dernier temps, l’occasion d’échanger sur la construction et l’utilisation de l’intelligence collective en faveur de la sauvegarde des patrimoines. Ma conclusion est tranchante et sans appel : nous ne savons pas (ou ne voulons pas) travailler en commun. Pourtant, nous y adhérons au principe.
En effet, nous taxons souvent la méthode de difficile à structurer et à manier. Certains la voient même comme menaçante. Pourtant, il s’agit certainement de la méthode la plus efficace pour inscrire des projets dans le temps et dans l’espace. C’est également l’une des clefs d’un développement durable équilibré, permettant d’élaborer de nouvelles réponses à des défis sociétaux complexes et pressants.
Cette méthode de management, puisqu’il s’agit bien de management, est certainement l’une des plus naturelles. En effet, nous avons toujours utilisé le collectif pour construire et produire. Mais, c’est aussi l’un des processus les plus complexes à mettre en œuvre. Il demande de prendre son temps et s’organise ainsi :
L’innovation sociale (intelligence collective) permet globalement de générer des solutions à des enjeux complexes demandant de fédérer les compétences d’un ensemble d’acteurs.
La force et la puissance de ce mécanisme repose essentiellement sur l’humain et une vision globale des territoires. Il regroupe également un nombre important de notions : les notions de bien commun et de prospective, entre autres.
Nous ne pouvons plus sauvegarder, préserver et valoriser les patrimoines comme nous l’avons fait jusqu’à présent. En effet, le désengagement progressif des États dans le financement des actions en faveur du patrimoine, et une perte progressive de nos identités culturelles et historiques (valeurs), ont rendu nos méthodologies obsolètes. Après plusieurs années de recherche et d’expérimentations, il est apparu évident de modifier nos approches et de mettre en œuvre des processus intégrant le collaboratif et la notion de bien commun. C’est l’américaine, Elinor Ostrom, qui formalise cette notion et en dessine les contours dès 1977. Elle acte 8 principes de conception, très bien définis dans cette courte vidéo.