Patrimoine Alsacien – FRANCE
L’Alsace est au cœur de l’Europe et au carrefour des influences. Elle rassemble donc une multitude de traditions et de compétences qui se retrouvent dans la manière de construire les maisons. Que nous soyons au milieu des vignobles, dans les centres historiques des villes ou dans les plaines alsaciennes, impossible de ne pas s’arrêter sur l’un des emblèmes architecturaux de la région : les maisons à colombages. Véritable symbole de l’Alsace ce patrimoine architectural a su traverser les époques, mais il est aujourd’hui en péril.
La particularité de l’Alsace est d’être constituée de nombreux villages anciens ayant encore une authenticité certaine. L’essentiel du bâti, lié au passé agricole et rural du secteur, forme à lui seul le paysage bâti (façades, huisseries, matériaux, enduits …) et doit être préservé pour maintenir le caractère pittoresque de ces villages. Les maisons alsaciennes, propriétés de fermiers et de vignerons, puis des citadins, disparaissent peu à peu ; environ 400 maisons à colombages sont détruites chaque année, au profit de maisons plus modernes et par l’action des pressions urbaines. Malgré un intérêt croissant du public pour son patrimoine culturel régional (55% environ), on constate un désintéressement de l’ancien par ce même public, car les rénovations de ces habitations sont souvent lourdes et coûteuses, mais aussi et surtout par les communes qui exercent souvent leur droit de préemption afin de proposer des constructions plus modernes ou des infrastructures indispensables à leur développement. Ce patrimoine architectural et culturel reste donc tributaire de la bienveillance des associations et de certains groupements, mais aussi principalement des maires qui cherchent à se mobiliser pour le sauvegarder.
De nombreux acteurs ont pris conscience de l’importance des valeurs léguées par l’histoire comme socle du devenir de l’Alsace, et sont amenés à vouloir préserver cette diversité pour la transmettre aux générations à venir. C’est dans ce cadre qu’un mouvement visant à intégrer ces biens aux stratégies globales du territoire s’est progressivement dessiné dans les esprits. Mais cette position est parfois mal comprise et mal abordée. En effet, jusqu’à présent le patrimoine n’était pas forcément intégré aux projets de développement et d’aménagement. La population était aussi laissée hors des circuits traditionnels de réflexion en faveur du maintien et de la valorisation de ce bâti. Erreurs qui ont valu la destruction de nombreux biens, cœur même de l’identité territoriale alsacienne. Leur valorisation donne pourtant du sens au territoire et peut servir de modèles aux nouvelles forment urbaines. Il serait dommageable de voir des pans entier de l’histoire de l’Alsace disparaître.
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