Dites aussi sciences citoyennes, elles permettent de générer des connaissances et d’avancer au niveau des inventaires. Ces savoirs, créés grâce à la participation active de non-professionnels et non-scientifiques, sont précieux et donnent lieu à de nombreux projets dans le cadre des biens communs.
Par définition, voici ce qu’il en est dit :
[ Il s’agit ] d’activités de recherche scientifique auxquelles des citoyens contribuent activement par un effort intellectuel ou par l’apport de connaissances pertinentes, d’outils ou de ressources. Les participants fournissent des données et des lieux de recherche, soulèvent de nouvelles questions; ils collaborent avec les chercheurs à la création d’une nouvelle culture scientifique. Tout en effectuant des activités à la fois intéressantes et utiles, ces chercheurs bénévoles acquièrent de nouvelles connaissances et compétences, ainsi qu’une meilleure compréhension du travail scientifique. Ces pratiques en réseau, ouvertes et transdisciplinaires, améliorent les interactions science-société-politique et favorisent une recherche plus démocratique, où la prise de décision se fonde sur les résultats des recherches.
Green Paper on Citizen Science: Citizen Science for Europe , 2002
Très utilisée pour les sciences naturelles, il s’agit également d’une méthode intéressante dans le cadre de l’inventaire et du relevé des biens en péril. En effet, la visibilité que nous avons des sites est relativement restreinte. Pour vous donner un exemple, j’ai découvert en quelques années, et par le plus pur des hasards, pas moins d’une dizaine de patrimoines, naturels et culturels, méconnus, en péril immédiat. Tous avaient une histoire remarquable, une architecture et des éléments esthétiques et culturels particuliers. Malgré l’effort des associations locales, par faute de moyens, ou par méconnaissance de leur valeur, ces biens sont, pour la plupart, voués à disparaitre définitivement.
La participation citoyenne a donc ici toute son importance. Touristes, aventuriers, habitants, associations, institutions, laboratoires, etc., tous peuvent aider à l’élaboration d’une base de données ouverte, afin de contribuer à l’établissement d’une cartographie précise. Il s’agit également d’aider à la diffusion des données dans le but de favoriser le développement d’initiatives. Pour Nova Heritage, il s’agit du premier pas vers un vaste projet, qui aura pour vocation de faire (re)vivre ces lieux et, dans le meilleur des cas, les restaurer et les protéger.
Le but : collecter un grand nombre d’informations sur des zones plus ou moins étendues, à travers le monde, sur une longue durée. Via un protocole pré-établi, dont il sera question plus tard, les volontaires peuvent effectuer leurs premières observations, partagés et transmettre des données brutes via une carte Google Maps disponible ici,
C’est certainement l’outil contributif le plus abouti actuellement. Il permettra à chacun de participer comme il le souhaite. Toutes les informations seront traitées et analysées, puis publiées de manière ouverte via des pages dédiées.
Il ne s’agit pas de générer des données pour simplement les générer et les diffuser tout azimut. Ils s’agit de les transformer afin de les valoriser et de favoriser la sauvegarde des lieux (physiquement ou virtuellement). En effet, l’agence part du principe que :
« rien ne se perd, tout se re-créer à nouveau et tout se transforme perpétuellement ! »
C’est ici qu’entre dans la danse la réalité virtuelle … Nous y reviendrons.
Vous avez d’ores et déjà accès à la carte interactive Google. Cette carte vous permet, au gré de vos pérégrinations, de noter la présence d’un site ou d’un bien. Vous pouvez y ajouter une courte description et quelques photos. Par la suite, un wiki permettra d’approfondir l’ensemble des connaissances. Les données seront ouvertes (Open Data). Un mode d’emploi sera publié prochainement, afin de rendre la lecture des épingles plus facile.
Ces données, une fois récoltées, en plus d’aider à générer des initiatives spécifiques, permettront de développer des campagnes de relevés des biens par photogrammétrie et/ou laser. Un premier modèle (bêta) verra le jour. En y ajoutant les données générées par le biais du wiki, vous et moi pourront découvrir ce que personne n’a jamais vu ou ne verra plus jamais : le monument dans son état « d’origine ». Mais patience, il y a encore beaucoup d’étapes avant d’aboutir à un tel résultat.