Le patrimoine culturel et naturel au service du développement durable

Le patrimoine se situe au cœur d’une logique de développement durable. Il constitue également un élément clef dans la réalisation d’un modèle de société. Il repose sur l’usage équitable et raisonné des ressources naturelles et culturelles d’un territoire, sur la reconnaissance de ses diversités, sur le renforcement du lien et est un véritable atout pour le développement économique. 

Un outil majeur, pour une paix durable 

Le patrimoine fait partie de notre environnement et de notre quotidien. Le préserver et le conserver permet un partage équitable des avantages découlant de son utilisation, dans l’espace et dans le temps. Il est également essentiel pour le bien-être des populations, grâce à ses dimensions symboliques et esthétiques. 

En temps de crise, l’accès au patrimoine et sa sauvegarde peuvent aider les populations les plus vulnérables à recouvrer le sens de la continuité, leur dignité et leur autonomie. Dans les situations de conflit et post conflit, la reconnaissance et la protection du patrimoine, fondées sur des valeurs et des intérêts communs, peuvent favoriser la reconnaissance mutuelle, la tolérance et le respect entre les différentes communautés, conditions préalables au développement d’une paix durable pour l’ensemble des générations à venir. 

Le passé clef de l’avenir 

Le patrimoine culturel est encore trop souvent timidement évoqué dans les débats sur le développement durable malgré son importance cruciale pour les sociétés. Il est pourtant reconnu au niveau international, puisque nombre d’États membres ont ratifié les conventions de l’UNESCO relatives à la culture. Mais faute de véritable stratégie, plusieurs facteurs menacent le patrimoine : mondialisation, urbanisation et changement climatique. Ils sont à l’origine de l’affaiblissement de la diversité culturelle. 

Les principes d’un développement pérenne 

Tout reste à dessiner afin d’aboutir à une véritable stratégie. Il existe pourtant plusieurs principes du développement durable pouvant être appliqués au patrimoine. Ces principes sont souvent fonction des lieux et des conditions socio-économiques et politiques. Néanmoins, on distingue régulièrement 5 principes principaux : 

• Prendre en considération tous les types de ressources dans le processus de décision ; 
• mettre en œuvre des approches « partant de la base » à côté des stratégies de la conservation « partant du sommet » afin de trouver un équilibre durable. Il convient d’intégrer à cette démarche le processus suivant :

• envisager les buts socio-économiques et les objectifs de conservation globalement plutôt que séparément, afin d’éviter l’émergence de conflits à court et moyen terme ;
• surveiller les pertes, afin de prendre les décisions adéquates. Il s’agit donc de planifier de manière détaillée les risques inhérents au projet ou pouvant faire écho au projet à court, moyen et long terme ;
• concilier développement et conservation afin de garantir un juste retour pour l’ensemble des populations ;
• Intégrer toutes les composantes territoriales afin de relever l’ensemble des faiblesses des projets et faire émerger de nouvelles formes d’engagements et de management dans le but de faire évoluer le modèle de gestion. 

Une méthodologie à dessiner et à appliquer 

Les instances nationales et internationales cherchent, depuis plusieurs années maintenant, à intégrer l’ensemble de ces principes, à travers une modification progressive des processus. Mais aucun schéma n’a encore véritablement pu se dégager. Ainsi, deux questions se posent :

Que faut-il faire pour promouvoir la sauvegarde du patrimoine culturel dans les différentes stratégies territoriales dédiées au développement ? Quelles mesures concrètes doivent être prises pour intégrer la conservation et la promotion du patrimoine culturel dans le débat sur le développement durable ?

Télécharger le document : Politique pour l’intégration d’une perspective de développement durable dans les processus de la Convention du patrimoine mondial